| Citation: Sur quoi te bases-tu pour prétendre être objectif plutôt que ton interlocuteur ? |
Question pertinente. Mais sur quoi me basé-je pour dire que le scénario d'Avatar n'est pas original ? Ne peut-on pas dire que, au regard de ce qui existait déjà au moment de la sortie du film, le scénario d'Avatar est objectivement très peu original ? (bien sûr il est presque impossible aujourd'hui d'écrire un scénario réellement inédit, mais Avatar est quand même un cas d'école en la matière, d'où le fait que je le prenne en exemple)
Citation: un débat sain en art évitera généralement toute formule pouvant se réduire à: "Objectivement tu as tort.". |
Si quelqu'un te dit que mes dessins sont plus réalistes que les tableaux de Rembrandt, n'a-t-il pas objectivement tort ?
Citation: Tout ça repose sur du subjectif, du variable, des sensations, des habitudes, des récits, des modes, des cultures qui n'ont pas une raison particulière de dominer tout débat de goût en instant win. |
Mais tout débat de goût s'inscrit dans une culture, ses modes, ses récits, etc. Selon moi, faire du jusquauboutisme dans la destruction de ce qui nous influence est, dans le cas qui nous intéresse, une impasse. Si, par exemple, l'utilisation des couleurs opposées plaît à l'œil de 99,99% de la planète, ça importe peu qu'il y ait 0,01% des gens qui n'aiment pas, tout comme ça importe peu que dans 1000 ans la plupart des gens n'aiment plus ce procédé. J'estime que, lorsqu'on débat par exemple d'un film, il serait impertinent d'avoir à rappeler à chaque post que notre opinion s'inscrit dans le cadre de notre contexte actuel.
Ce qui intéressant, c'est qu'à la base, c'est Trotter qui sous-entend (involontairement peut-être ?) l'objectivité de son opinion concernant BR2. S'il m'avait, d'une manière ou d'une autre, fait comprendre que BR2 n'est "pas un film pour lui", je n'y aurais vu aucun problème (enfin je pense). Par exemple, il y a quelques temps j'avais commencé à regarder Joker, et j'ai dû arrêter parce que ce film me créait un inconfort, mais en lien direct avec mon histoire de vie. Donc il ne me viendrait pas à l'idée de critiquer ce début de film avec des mots comme "objectivement", et je vais même aller plus loin : j'ai conscience que mon rapport très particulier à certains aspects du film peut parasiter mon jugement sur le reste du film, du coup j'aurai même tendance à ne pas commenter du tout le film, sachant mon avis d'une subjectivité peu intéressante.
Citation: Deuxio: en quoi est-ce qu'une "époque" du goût d'un individu est objectivement meilleure qu'une autre ? |
Parce que la définition de "bon film" ne se limite pas à : "quelque chose qui plaît". Sinon, une banane est un bon film, pour peu qu'on aime les bananes. Quand j'étais adolescent, Final Fantasy : Les Créatures de l'esprit était mon film préféré. Pourquoi ? Parce que je ne comprenais pas l'ensemble du scénario et des dialogues ce qui me donnait du coup l'impression qu'ils étaient profonds, alors qu'ils ne le sont pas du tout. Parce que j'aimais ses scènes d'actions, mais que quelques tours dans une montagne russe m'auraient procuré les mêmes sensations. Parce que je n'avais pas assez vu de films dans ma vie pour me rendre compte d'à quel point les personnages sont clichés. Parce que je ne connaissais pas assez la saga de jeux Final Fantasy pour savoir que ce film était tout sauf ce qu'on est en droit d'attendre d'un film s'appelant "Final Fantasy". Maintenant, est-ce que ma satisfaction en voyant ce film pour la première fois était réelle ? Oui. Est-ce que c'est le principal ? Probablement. Est-ce qu'on peut dire que ce film est objectivement mauvais ? Selon moi, oui, parce que soit on dit ça, soit on dit que "ce film est excellent si on est une personne très peu cultivée". Or, est-ce que ce genre de conclusion a du sens ? Comment peut-on juger positivement une œuvre qui nécessite de ne pas être trop cultivé pour l'aimer ?
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